- déblatérer
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• 1798; lat. deblaterare « criailler, bavarder »♦ Parler longtemps et avec violence (contre qqn, qqch.). ⇒ déclamer (contre), médire (de), vitupérer. « elle déblatérait contre le café que personne n'aimait, suivant elle » (Chateaubriand). « Ils déblatérèrent sur les ivrognes » (Huysmans) . — Absolt Il ne cesse de déblatérer. — Trans. Déblatérer des injures.Synonymes :- dénigrer- éreinter (familier)- esquinter (familier)- fulminer contre- invectiver contre- pester- tempêter- vitupérer contredéblatérerv. intr. Fam. Parler longtemps et avec violence (contre qqch, qqn). Déblatérer contre le gouvernement.|| v. tr. Déblatérer des injures.⇒DÉBLATÉRER, verbe intrans.Fam. Parler avec violence et prolixité contre quelque chose ou contre quelqu'un.A.— [Construit avec une prép.]1. Cour. [Avec la prép. contre] Il a passé deux heures à déblatérer contre moi (Ac. 1798-1932) :• ... Costals était pénétré. Sur ce sujet, il était intarissable. Pendant cinq minutes, sans reprendre haleine, il déblatéra contre le mariage des écrivains, sans mesure, et, disons-le, sans bon goût. Vérités, demi-vérités et sophismes se pressaient sur ses lèvres, mêlés à d'âcres sarcasmes.MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, p. 965.2. Rare. [Avec la prép. sur] Ils déblatérèrent sur les ivrognes, puis se turent (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 45).B.— En emploi abs. Il [Logre] déblatérait, il déclarait que ce n'était pas possible de continuer comme cela (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 750). La radio déblatère toujours (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 363).Rem. ROB. et Lar. 20e attestent un emploi trans. dir. : déblatérer des sottises. Lar. 20e, où le régime est un compl. d'obj. interne. Un tel emploi est rare quoique « correct » (déblatérer contre, sur des sottises aurait un autre sens); il est prohibé par la gramm. traditionnelle lorsqu'il s'agit d'un compl. autre qu'interne. ,,Déblatérer (...) n'admet pas d'objet direct et appelle la préposition contre (parfois sur)`` (GREV. 1969, § 599, rem. 8, p. 540).Prononc. et Orth. :[
], (je) déblatère [
]. Ds Ac. 1798-1932. Fait partie des verbes qui changent [e] fermé en [
] ouvert devant syll. muette. Étymol. et Hist. 1798 (Ac.). Empr. au lat. class. deblaterare « dire en bavardant à tort et à travers » (de blaterare, d'orig. onomat.). Fréq. abs. littér. :57.
déblatérer [deblateʀe] v. intr. [CONJUG. céder.]ÉTYM. 1798; lat. deblaterare « criailler, bavarder », de de-, et blaterare, mot onomatopéique.❖♦ Parler longtemps et avec violence (contre qqn, qqch.). ⇒ Déclamer (contre), dénigrer, médire (de), vitupérer. || Déblatérer contre qqn, contre qqch.1 Elle donnait cependant à dîner par hasard; mais elle déblatérait contre le café que personne n'aimait, suivant elle, et dont on n'usait que pour allonger le repas.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 339.1.1 Puis, Claude déblatéra contre le romantisme; il préférait ses tas de choux aux guenilles du moyen âge.Zola, le Ventre de Paris, p. 87.♦ Absolt. || Il ne cesse de déblatérer.2 (…) d'obscurs agents anarchistes continuaient à déblatérer dans les cabarets des faubourgs (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, le Consulat, IX, p. 141.♦ Transitif. || Déblatérer des injures.❖CONTR. Louer, vanter.DÉR. Déblatération.
Encyclopédie Universelle. 2012.